D.Day
Trop turbulents les tontons en ce moment ! Je n’arrive plus à suivre, à noter, mémoriser voire même anticiper certaines de leurs petites manies. Ils sont de toutes les situations, de toutes les actualités, mettant leur grain de sel pour tout et pour rien ! Ma coloc obsédée par ses projets - donc passablement tête en l’air- traduit de manière distraite mais permanente et sans filtre aucun. Le résultat est assez surprenant ! Incapable de mémoriser la moindre informations émanent des entités et par la même occasion de sa bouche, c’est moi qui suis obligée de lui résumer, quand nécessaire, ce que les tontons ont dit. Tatie passe le week-end à se mordre les joues pour ne pas trahir le côté cocasse de la situation car il faut bien reconnaître que notre médium perd quelque peu le sens de l’humour quand son esprit vagabonde dans des sphères à prospectives variables.
Weed- end du D.Day, Gustave ophtalmo à barbe blanche dont je n’arrive pas à connaître ni l’époque ni l’âge, Jean ancien guide de Chamonix mort dans son lit à l’âge de 80 ans, tous les tontons écrivains et Noël - que je croyais être mon contemporain- se sont installés devant la télévision pour des heures de commémoration non-stop. Là-haut ça a négocier dur pour libérer mes tontons anciens combattants et compagnons de la libération. Robert, Fred et Philippe grand chefs entités ne voyaient pas d’un bon oeil que je monopolise une partie de leur staff à des activités bassement terrestre. Après des négociations musclées, j’ai réussi à libérer mes papys soldats pour une journée souvenir dans la véranda.
Tatie dont la chambre est dans la véranda n’ose même pas se rendre dans la salle de bain de peur de déranger ces messieurs. La télé braille derrière la porte, je propose bêtement de vérifier s’ils sont toujours là. Eclat de rire.
- Si tu les vois... il faudra te poser des questions !
Ils finissent tous par me rendre chèvre avec leur monde parallèle ! J’appelle M. à la rescousse. Elle passe la tête dans la pièce et ressort aussitôt.
- Une vraie volière, ils parlent tous en même temps, Gustave y va de son commentaire à chaque intervention du journaliste, je me demande comment ils font pour suivre les événements !
17 heures je pousse la porte de la véranda plus de D.day ! J’éteins la télé et ressors en râlant contre le manque d’éducation de mes hôtes. Pas un pour me remercier d’avoir pensé à eux pour la retransmission !
Tatie fronce les yeux. Une larme... deux larmes... C’est un fou rire !
- M. est sortie !
- Et alors ?
- Alors pour les remerciements c’est pas pratique ...
Je me renfrogne de mauvaise foi.
- De toute façon ils retombent toujours sur leurs pieds !
Tatie s’étouffe.